Une romance historique franco-française (par une auteure française et qui se déroule en France) sympa et mignonne mais sans rien d’extraordinaire non plus.
Elizabeth d’Arsac est en passe de devenir une vieille fille. Davantage attirée par les études, la politique et les questions de société, elle se fait en devoir de faire fuir tous ses prétendants. Éprise de liberté, elle suit sa meilleure amie Félicité, une jeune veuve, dans ses frasques et ses différentes sorties. C’est ainsi qu’elle l’accompagne au Bal de l’Opéra, un bal masqué connu pour ses tendances libertines. Elle y fait la connaissance d’un homme grand et séduisant qui l’envoûte dès le premier regard. Et ne suivant que son instinct, Elizabeth accepte de s’isoler avec lui et lui accorde des privautés encore nouvelles pour elle. Mais cet inconnu qu’elle ne pensait jamais revoir, n’est autre que Henry, un Américain qui s’est lié à son frère. Reste plus qu’à espérer que personne ne découvre qu’il l’a compromise…
Pour tout avouer, dès la première page, dès le « Ma fille, je suis très déçue de votre comportement, tempêtait celle-ci », j’ai eu très peur. Il n’y a rien que je déteste plus que les romances historiques écrites de manière « historique ». Ce qui fait le succès des romances historiques aujourd’hui c’est qu’elles sont écrites de façon totalement moderne sans que ça les empêche de s’ancrer totalement dans leur contexte. Or là ce n’est pas le cas. En tout cas pas au début. Fort heureusement, passé les premiers chapitres, les expressions trop ampoulées et « vieillottes » disparaissent comme si l’auteure elle-même s’est davantage immergée dans son récit en étant plus à son aise. On oublie alors le style et on plonge plus profondément dans l’histoire d’Elisabeth et Henry, pour ne plus s’attacher qu’à ça.
Le roman a le mérite de se dérouler en France à la fin du XVIIIe siècle, un lieu et une époque, ô combien passionnants, qu’on voit très peu dans les romances. On voit très clairement que l’auteure a mené de très nombreuses recherches, essentiellement sur la vie quotidienne, les lieux, les modes, la haute société. Mais le contexte plus général, l’effervescence politique et philosophique de cette fin de siècle, on la voit très peu par contre. Tout simplement parce que l’auteure s’est attachée à nous offrir avant tout une histoire intimiste, centrée sur le couple et son entourage.
Le personnage d’Elizabeth est au cœur du roman. C’est à travers elle que nous découvrons l’intrigue. C’est une jeune femme moderne, incontestablement en avance sur son temps, qui refuse les chaînes du mariage et se préoccupe avant tout d’instruction féminine. Henry reste jusqu’au bout assez mystérieux : on sait juste qu’il a participé aux évènements qui ont mené à l’indépendance américaine et qu’il se trouve à Paris en ambassade. On découvre aussi qu’il a subi un traumatisme mais on n’en saura pas plus avant la fin. C’est un parti pris de l’auteure mais c’est dommage parce que du coup on a du mal à vraiment s’intéresser à lui.
Ce que j’ai trouvé par contre particulièrement réussi, ce sont les scènes de sexe entre nos deux héros. C’est sensuel, torride et on sent vraiment l’alchimie entre eux.
Le second tome, centré sur le personnage de Louis d’Arsac, le frère d’Elizabeth, s’intitulera Audacieuse Sarah et commencera en 1783 aux États Unis. Le premier chapitre qui nous est offert en fin de roman a réussi à davantage retenir mon attention que tout le premier tome dans son entier. J’ai donc vraiment hâte de le lire !
Une romance donc sympathique mais un peu superficielle et pas assez moderne dans son style pour retenir vraiment l’attention. J’attends beaucoup du second tome…